« Notre objectif est de rendre la culture accessible à tous », insiste Benjamin Lombardo, coordinateur artistique et culturel de la MJC de Vienne. Photo Le DL /Tim BUISSON
C’est la première fois depuis le départ de Guy Girard que vous pilotez seul le Festival d’humour de Vienne et alentours, comment est-ce que vous l’abordez ?
« Ça va faire dix ans que je travaille à la MJC, j’étais chargé de communication jusqu’à présent. Depuis trois, quatre ans, Guy (Girard, NDLR) m’a transmis les ficelles du métier. Pour cette édition, la programmation s’est faite conjointement avec lui avant son départ. Et nous sommes accompagnés d’une quarantaine de bénévoles en tout. Je les connais bien et certains d’ailleurs sont présents depuis le début, je n’ai pas trop de pression. On ne va pas changer une recette qui marche depuis 40 ans même s’il y aura sans doute des nouveautés à l’avenir. »
Comment choisissez-vous la programmation ? « On fait beaucoup de festivals pour découvrir des artistes et composer notre programmation. Par exemple, le festival off d’Avignon, c’est un vrai marché avec un large choix. Au festival d’humour de Vienne et alentours, on peut se permettre de programmer des coups de cœur pas forcément connus. Ce qu’on veut surtout, c’est que ce soit bien écrit, c’est important pour nous.
Pour les têtes d’affiche, on essaie de se positionner un an et demi à l’avance. C’est un peu un calcul et un pari sur la notoriété qu’un artiste peut avoir dans les prochaines années. Par exemple, pour Laura Domenge qu’on avait prévue il y a plusieurs mois pour cette édition, on a eu la surprise de la retrouver sur France Inter dans la Bande originale avec Nagui à la rentrée de septembre dernier. Ça lui offre une visibilité plus importante. Pour les spectacles au Manège, on travaille déjà sur 2024. On aimerait d’ailleurs associer davantage les bénévoles pour la programmation. »
Pour vous, quel temps de préparation requiert ce festival ?
« On travaille sur le festival à temps plein depuis janvier. C’est un vrai métier passion. Il faut gérer la billetterie, l’animation… Heureusement on peut compter sur nos bénévoles. D’autant plus que depuis le départ de Guy, nous sommes en effectif réduit. Un nouveau directeur devrait être nommé en avril. Il s’occupera surtout de la partie financière et administrative. Pour ma part, je m’occuperai, comme je le fais actuellement, de la coordination culturelle et artistique. On veille aussi à faire un festival qui respecte nos valeurs. »
Justement, quelles sont ces valeurs ?
« Nous sommes une structure d’éducation populaire. Nous proposons une offre culturelle en milieu rural. Je suis assez ému quand des personnes me disent que leur seule sortie culturelle de l’année c’est le Festival d’humour de Vienne et alentours ou le Caravan’Jazz l’été dans le cadre de Jazz à Vienne. Notre objectif est de rendre la culture accessible à tous. Nous n’avons pas augmenté nos tarifs, ils restent abordables. Avec la médiation culturelle, on tente aussi de toucher d’autres publics, notamment la nouvelle génération. Pour le Festival d’humour, on organise une rencontre entre Kosh et des lycéens en amont de son spectacle le mercredi 22 mars. Nous avons aussi lancé le MJC Comedy club, on aimerait le programmer en première partie du Festival d’humour dès l’an prochain. »
Financièrement, comment se porte la MJC ?
« C’est un peu délicat. Le Covid a freiné notre développement même si les activités quotidiennes sont plutôt bien reparties. On sait que le Festival d’humour nous permet de rentrer dans nos frais, voire d’avoir un petit excédent. » Billetterie à la MJC de Vienne ou en ligne sur mjcvienne.placeminute.com. Tickets disponibles à l’entrée des spectacles selon les places restantes, avec un tarif majoré de 3 €. Des pass pour plusieurs spectacles sont également disponibles.